Les accotements
Nous nous rendons très peu compte de la manière dont les routes perturbent le paysage et les écosystèmes en morcelant et en isolant les habitats. La circulation fait payer un lourd tribut aux mammifères, aux oiseaux et aux insectes. Le long des routes, la pollution de l’air et de l’eau - notamment par les sels de salage - affectent grandement la végétation et les ruisseaux.
Après avoir lessivé les routes, les eaux de pluie contiennent, entre autres, des métaux lourds et des huiles. Ces eaux s’écoulent de la route et se déversent dans le fossé. Le creusement de rigoles entre le fossé et la route permet de réceptionner ces eaux, évitant ainsi qu’elles se déversent dans les fossés et perturbent leur écosystème.
Les accotements présentent un microclimat spécifique. L’exposition au soleil et la sécheresse de ces accotements sont appréciés de nombreux insectes de taille moyenne, comme les orthoptères (criquets et sauterelles). Les criquets sont les plus bruyants : insectes sauteurs herbivores, ils ont des antennes courtes et épaisses. Quant aux sauterelles aux longues et fines antennes, elles se nourrissent également des plantes, mais surtout d’autres insectes.
Une espèce classique est la grande sauterelle verte, aussi appelée « sabre » ou « sauterelle à sabre ». Elle se retrouve dans les endroits de haute végétation, tels que les broussailles et les fourrés, les champs et les arbres isolés. Elle doit son nom au fait que le prolongement de l’abdomen de la femelle a la forme d’un sabre. Cet appendice lui permet de pondre ses œufs. Vous reconnaîtrez les mâles à leur « chant » qu’ils produisent en frottant leurs ailes antérieures les unes contre les autres. Ce chant est audible dès midi et jusque tard dans la nuit. Bien que leur voracité explique pourquoi elles sont souvent considérées comme nuisibles, la grande sauterelle verte peut se révéler très utile. Son alimentation se compose principalement d’autres insectes qu’elle attrape avec ses pattes antérieures et découpe grâce à sa puissante mâchoire.
Les bourdons: des animaux utiles!
Il vous est déjà certainement arrivé de croiser une petite boule duveteuse et bourdonnante. Il s’agissait assurément d’un bourdon, un gros insecte velu, apparenté à l’abeille domestique. En vol, les bourdons font beaucoup de bruit et attirent à coup sûr l’attention. Le bourdon terrestre est le plus grand bourdon qui peuple les jardins et les accotements. Vous pouvez le rencontrer de février à octobre. Les reines sont les premières à apparaître au printemps ; elles cherchent alors les perce-neiges, les crocus et autres fleurs de printemps.
Certaines espèces de bourdons sont élevées afin d’assurer la pollinisation des tomates et des concombres dans les serres. Les bourdons ont un dard comme les abeilles et les guêpes. Ils peuvent piquer mais le font rarement car ils sont peu agressifs. Veillez toutefois à ne pas déranger un bourdon couché sur le dos. C’est, en effet, la position qu’il adopte pour se défendre : il est alors prêt à piquer !
Saviez-vous que les bourdons sont capables de réguler leur propre température corporelle ? Les muscles responsables du battement de leurs ailes peuvent bouger indépendamment de telle sorte que le bourdon puisse fermement les agiter et se réchauffer sans même bouger les ailes. Tout comme les mammifères, ils maintiennent leur corps à une température constante de 34 à 38 degrés ! Ils ne craignent pas le froid et la pluie. A l’arrivée du printemps, vous pouvez donc les entendre bourdonner dès que le thermomètre affiche cinq degrés, alors que les abeilles domestiques ont besoin d’une température d’au moins quinze degrés.
Les routes peuvent être mortelles pour les animaux et les insectes. Pensez, par exemple, aux milliers de hérissons écrasés chaque année.
Vous pouvez toutefois contribuer à la protection des espèces en les aidant, par exemple, à traverser les voies routières ! Pour plus d’informations sur la manière d’aider les animaux à traverser en toute sécurité, surfez sur ramassage des batraciens.
Les accotements jouent un rôle crucial en assurant une fonction de maillage entre différents éléments naturels du paysage. Une gestion adaptée de ces accotements peut être bénéfique aux plantes, aux insectes et aux mammifères qui y trouvent la nourriture, l’abri et le lieu de reproduction dont ils ont besoin.
Une tonte trop fréquente mène à la destruction des insectes qui n’ont pas terminé leur croissance. Voilà pourquoi on conseille une première tonte aux alentours du 15 juillet et une seconde après le 15 septembre. En Flandre, il est même interdit de tondre avant ces deux dates. Les oeufs, les chenilles ou les chrysalides ont ainsi le temps de se développer.
Si les espèces mobiles recolonisent l’accotement dès que les conditions sont à nouveau viables, celles moins mobiles n’ont, en revanche, aucune chance face à cette gestion des accotements. La solution pour préserver ces dernières consiste à tondre les accotements par phases en laissant environ la moitié des accotements en friche. On crée ainsi un accotement en mosaïque où alternent végétation haute et espaces tondus. Les insectes recolonisent ainsi rapidement les parties non tondues. De même, il est possible de ne tondre la bande de végétation la plus éloignée de la route qu’une fois par an, voire même une fois tous les deux ans, réduisant ainsi les impacts négatifs sur la diversité des insectes… et ce sans conséquence aucune pour les usagers de la route.
Les insectes sont actifs par temps chaud et sec. Dans ces conditions, si l’on tond les accotements, les animaux adultes peuvent prendre la fuite. Cependant, s’il fait froid et humide, les insectes se nichent profondément dans les mottes d’herbe. Ils se retrouvent ainsi pris dans l’herbe tondue et sont emportés. Tondre par temps sec présente un autre avantage : l’herbe sèche est plus facilement aspirée par la tondeuse. Il faut veiller à enlever les amas d’herbes car ils provoquent un enrichissement non souhaitable du sol en nitrates, ce qui nuit au développement de certaines espèces de plantes.
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